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C’était un dignitaire et on l’appelait Julian Mastakovitch. Ainsi qu’on pouvait le constater de prime abord, on le traitait en invité de marque : il se trouvait être vis-à-vis de l’hôte, dans les mêmes rapports que celui-ci avec l’homme aux favoris.

Les maîtres de la maison ne cessaient de l’accabler de mille et mille prévenances. On le soignait, on le faisait boire et on amenait vers lui nombre de gens pour les lui présenter. Je remarquai même que l’hôte eut des larmes aux yeux lorsque, à la fin de la soirée, Julian Mastakovitch daigna émettre l’affirmation qu’il n’avait, depuis longtemps, passé de moments aussi agréables.

Il me faut avouer la peur que je ressentis de me trouver face à face avec un personnage aussi important. Aussi, après avoir admiré les enfants, je me retirai dans un petit salon et je me réfugiai derrière un massif de plantes, qui occupait près de la moitié de la pièce.