changé, mais vous êtes devenu un tout autre homme !
— Eh oui, c’est possible : neuf ans !
— Ou ne serait-ce pas plutôt depuis le mois de mars ?
— Hé, hé ! fit Pavel Pavlovitch avec un sourire malin, vous aimez à plaisanter… Mais voyons, puisque vous y tenez, quel changement voyez-vous ?
— Eh bien, voici. Le Pavel Pavlovitch d’autrefois était un homme tout à fait sérieux, convenable et spirituel ; celui d’à présent est tout à fait un « vaurien » !
Veltchaninov en était venu à cet état d’énervement où les hommes les plus maîtres d’eux-mêmes vont parfois en parler plus loin qu’ils ne veulent.
— « Vaurien ! » Vous trouvez ?… Je ne suis plus spirituel ? Pas spirituel, fit complaisamment Pavel Pavlovitch.
— Au diable l’esprit ! Maintenant vous êtes intelligent, tout simplement.
« Je suis insolent, songeait Veltchaninov, mais cette canaille est encore plus insolente que moi !… Enfin, que veut-il ? »