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à boire. Quand il eut fini, il respira profondément. Veltchaninov prit son oreiller, ses vêtements, passa dans la pièce voisine et enferma Pavel Pavlovitch à clef dans la chambre où il se trouvait.

Ses souffrances de la nuit avaient complètement cessé, mais sa faiblesse redevint extrême, après le prodigieux effort qu’il venait de déployer. Il essaya de réfléchir à ce qui s’était passé ; mais ses idées ne parvenaient pas à se coordonner : la secousse avait été trop forte. Il s’assoupit, sommeilla quelques minutes, puis soudain trembla de tous ses membres, se réveilla, se rappela tout ; il souleva avec précaution sa main gauche, toujours enveloppée dans la serviette humide de sang, et se mit à réfléchir, avec une agitation fébrile. Un seul point était parfaitement clair pour lui : c’est que Pavel Pavlovitch avait effectivement voulu l’égorger, mais que peut-être un quart d’heure avant de faire le coup il ignorait lui-même qu’il le ferait. Peut-être la boîte aux rasoirs lui avait-elle sauté aux yeux, la veille au soir, sans qu’il eût aucune préméditation, et le souvenir de ces rasoirs avait-il agi ensuite, comme une obsession. (Les rasoirs, d’ordinaire, étaient enfermés à clef dans le bureau ; la veille, Velt-