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que Pavel Pavlovitch ; pourtant la lutte fut longue, dura quatre ou cinq minutes. Enfin il le terrassa, lui ramena les mains derrière le dos, pour les lui lier, tout de suite. Il tint ferme l’assassin de la main gauche, et, de l’autre chercha quelque chose qui pût servir de lien, le cordon des rideaux de la fenêtre ; il tâtonna longtemps, le trouva enfin, et l’arracha. Il fut surpris lui-même, ensuite, de la vigueur extraordinaire que cet effort lui avait demandée.

Durant ces trois minutes, ni lui, ni l’autre, ne dit un seul mot ; rien ne s’entendait, que leur souffle haletant, et le bruit sourd de la lutte. Quand il fut parvenu à lier les mains de Pavel Pavlovitch, il le laissa couché à terre, se releva, alla à la fenêtre, écarta les rideaux. La rue était déserte ; le jour commençait à blanchir. Il ouvrit la fenêtre, y resta quelques instants, respirant à pleins poumons l’air frais. Il était près de cinq heures. Il referma la fenêtre, alla à l’armoire, prit une serviette, et en enveloppa solidement sa main gauche, pour arrêter le sang. Il vit à ses pieds le rasoir ouvert, sur le tapis ; il le ramassa, l’essuya, le remit dans la boîte, qu’il avait oubliée le matin sur une petite table placée près du divan où avait