XIII. De quel côté penche la balance
Il songeait encore à la petite rousse, et pourtant le regret et le mécontentement de lui-même lui brûlaient le cœur depuis longtemps. Au cours de cette journée, qui, en apparence, avait été si gaie, la tristesse ne l’avait pas quitté. Avant qu’il se mît à chanter, il ne savait plus comment s’en affranchir ; peut-être est-ce pour cette raison qu’il avait chanté avec un tel élan.
« Et j’ai pu, moi, m’abaisser à ce point… tout oublier ! » songea-t-il.
Mais aussitôt il coupa court à ses remords. Il lui semblait humiliant de gémir sur lui-même ; il eût cent fois mieux aimé faire passer tout de suite sa colère sur un autre.
— L’imbécile ! grommela-t-il avec colère, en jetant un coup d’œil en dessous vers Pavel Pavlovitch assis sans mot dire à ses côtés, dans la voiture.
Pavel Pavlovitch restait obstinément silen-