Page:Dostoïevski - L’Éternel Mari, trad. Nina Halpérine-Kaminsky, 1896.djvu/205

Cette page n’a pas encore été corrigée

plus lui parler désormais, de ma vie. D’ailleurs, vous pouvez lui dire que c’est de ma part, et je vous prie d’ajouter qu’il ne se permette plus de se présenter avec des cadeaux. Quant au reste, je le lui ferai savoir par d’autres. Voulez-vous bien me faire ce grand plaisir ?

— Au nom de Dieu, je vous en prie, dispensez-m’en ! répondit Veltchaninov, avec un cri de détresse.

— Comment ? comment ? vous en dispenser ! reprit Nadia toute déconcertée, en ouvrant de grands yeux.

Elle perdit contenance, faillit fondre en larmes. Veltchaninov sourit.

— Ne croyez pas que… J’aurais été heureux… Mais c’est que je suis en compte avec lui…

— Je savais bien que vous n’êtes pas son ami, et qu’il a menti ! — interrompit-elle avec volubilité. — Je ne serai jamais sa femme, entendez-vous ! Jamais ! Je ne comprends même pas comment il a osé… Mais n’est-ce pas, il faut que vous lui rendiez cet odieux bracelet ! Sinon, que voulez-vous que je fasse ?… Je veux absolument qu’il lui soit rendu aujourd’hui même. Et puis, s’il vient me dénoncer à papa, il verra ce qui lui arrivera !