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rousse grimpa derrière lui, se glissa sur la pointe des pieds, jusqu’à la porte de la chambre où il était réfugié, et la ferma à clef. Tous, comme ils avaient fait tout à l’heure, continuèrent à jouer, et coururent par-delà l’étang, à l’autre bout du jardin. Au bout de dix minutes, Pavel Pavlovitch, voyant qu’on ne le cherchait plus, mit la tête à la fenêtre. Plus personne ! Il n’osa pas appeler, de crainte de troubler les parents ; et puis, les domestiques avaient reçu l’ordre formel de ne pas paraître, et de ne pas répondre à l’appel de Pavel Pavlovitch. Katerina seule aurait pu lui être secourable ; mais elle était rentrée dans sa chambre et s’y était endormie. Il resta ainsi près d’une heure. Enfin les jeunes filles se montrèrent, passèrent par deux ou trois, comme par hasard.

— Pavel Pavlovitch, pourquoi donc ne venez-vous pas nous rejoindre ? Si vous saviez comme c’est amusant ! Nous jouons au théâtre ; Alexis Ivanovitch fait le jeune premier.

— Pavel Pavlovitch, pourquoi ne descendez-vous pas ? Vous êtes bien étonnant, dirent en passant d’autres jeunes filles.

— Pourquoi donc étonnant ? fit tout à coup la voix de madame Zakhlébinine, qui venait de se réveiller, et qui se décidait à faire un tour