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doit-il penser, le pauvre homme, là-bas, devant son mur !

Elle partit, mais les autres n’eurent ni compassion, ni regrets. Elles insistèrent très vivement auprès de Veltchaninov pour qu’il ne fît semblant de rien lorsque Pavlovitch viendrait les rejoindre.

—Et maintenant, jouons toutes aux quatre coins ! cria la petite rousse, toute ravie.

Pavel Pavlovitch fut au moins un quart d’heure avant de rejoindre la société : il était effectivement resté plus de dix minutes debout devant son mur. Quand il arriva, le jeu marchait avec entrain, toutes criaient et riaient. Fou de colère, Pavel Pavlovitch courut droit à Veltchaninov, et lui prit le bras.

— Une petite minute, je vous prie !

— Allons bon, encore l’autre avec sa petite minute !

— Il demande encore un mouchoir ! firent des voix.

— Cette fois, c’est bien vous… c’est votre faute…

Pavel Pavlovitch ne put rien dire de plus : il claquait des dents.

Veltchaninov l’engagea très amicalement à être plus gai :