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Nikitichna, la petite rousse, et jusqu’à la mère, tout effrayée, c’était à qui lui taperait dans le dos.

Pavel Pavlovitch dut se lever de table et s’enfuir. Quand il revint, il expliqua longuement qu’il n’avait fait qu’avaler du vin de travers. Alors seulement on comprit que tout cela n’était qu’un mauvais tour, de Maria Nikitichna.

— Ah ! que tu es donc taquine ! voulut dire sévèrement madame Zakhlébinine, mais elle partit elle-même d’un fou rire, qu’on ne lui connaissait guère, et qui fit également son effet.

Après le dîner, on sortit prendre le café sur la terrasse.

— Les belles journées ! fit avec effusion le vieillard, en regardant le jardin d’un œil satisfait. À présent, nous aurions besoin d’un peu de pluie… Allons, je vais me reposer un moment. Quant à vous, amusez-vous ! Allons, il faut t’amuser ! ajouta-t-il en frappant sur l’épaule de Pavel Pavlovitch.

Lorsqu’ils furent tous redescendus au jardin, Pavel Pavlovitch rattrapa Veltchaninov, et le tira par le bras.

— Une petite minute, je vous prie, lui dit-il tout bas, d’un air agité.