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pas vous qui en conclurez que je suis un sot ? répondit Pavel Pavlovitch, gravement, d’une voix forte.

« Et Lisa ! » songea Veltchaninov. Et aussitôt il repoussa cette idée, comme un sacrilège. Il lui sembla tout à coup qu’il se conduisait d’une manière mesquine et misérable ; il lui sembla que la pensée qui l’avait tenté était une pensée si méprisable, si basse !… Et il eut un violent désir de tout planter là, de sauter hors de la voiture, dût-il se débarrasser de Pavel Pavlovitch par la force. Mais celui-ci se remit à parler, et de nouveau la tentation s’empara de son cœur.

— Alexis Ivanovitch, vous y connaissez-vous en bijoux ?

— Quels bijoux ?

— En diamants.

— Mais oui.

— Je voudrais bien apporter un cadeau. Conseillez-moi : faut-il ou non ?

— À mon avis, ce n’est pas nécessaire.

— C’est que je le désirerais tant ! Seulement voilà, je ne sais qu’acheter. Faut-il prendre toute la parure, broche, boucles d’oreilles et bracelet, ou seulement un petit objet ?

— Combien voulez-vous y mettre ?