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— Pavel Pavlovitch, parlez franc ! Vous êtes intelligent, je le répète, mais je vous déclare que vous faites fausse route. Parlez franc, agissez ouvertement, et, je vous en donne ma parole d’honneur, je répondrai à toutes vos questions.

Pavel Pavlovitch sourit de nouveau de son large sourire, qui suffisait à exaspérer Veltchaninov.

— Voyons ! Pas de cachotteries ! Je vois clair jusqu’au fond de vous. Je vous le répète : je vous donne ma parole d’honneur que je répondrai à tout, et que vous recevrez de moi toutes les satisfactions possibles… je veux dire toutes les satisfactions, possibles ou non ! Oh ! comme je voudrais que vous me comprissiez !

— Eh bien ! puisque vous avez tant de bonté, fit Pavel Pavlovitch d’un air circonspect, j’ai été extrêmement intrigué hier, quand vous vous êtes servi du mot « féroce »…

Veltchaninov cracha, et se remit à marcher, plus vivement, par la chambre.

— Oh ! non, Alexis Ivanovitch, ne crachez pas parce que je suis curieux de savoir cela : je suis venu exprès pour l’apprendre… Eh oui ! ma langue est mal pendue, aujourd’hui, mais vous serez très indulgent. J’ai lu quelque