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il était simple, naïf et bon, il était aux petits soins pour les enfants, ne s’emportait jamais, acquiesçait à tout, sans réserve. Plus d’une fois il déclara aux Pogoreltsev qu’il vivrait encore quelque temps dans le monde, et qu’ensuite il viendrait s’installer chez eux tout à fait, pour ne plus les quitter. À part lui, il songeait à ce projet, très sérieusement.

Il donna au sujet de Lisa toutes les explications nécessaires ; au reste, l’expression de son désir suffisait, sans aucune explication. Klavdia Petrovna embrassa « l’orpheline », et promit de faire tout ce qui dépendrait d’elle. Les enfants prirent Lisa, et l’emmenèrent jouer au jardin. Après une demi-heure d’entretien animé, Veltchaninov se leva et prit congé. Il était si impatient de partir que tous s’en aperçurent. Tout le monde fut surpris : il était resté trois semaines sans venir, et voici qu’il s’en allait au bout d’une demi-heure. Il jura, en riant, qu’il reviendrait le lendemain. On remarqua qu’il était fort agité ; tout à coup, il prit la main de Klavdia Petrovna, et, sous le prétexte qu’il avait oublié de lui dire quelque chose de très important, il l’emmena dans une pièce voisine.

— Vous souvenez-vous de ce que je vous