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de rêve : pour moi les matériaux étaient en suffisante quantité, et pour elle, pensais-je, elle attendra.

Ainsi se passa tout l’hiver dans l’attente de quelque chose. J’aimais à la regarder furtivement quand elle était assise à sa table. Elle s’occupait de racommodages et, le soir, elle passait souvent son temps à lire des ouvrages qu’elle prenait dans ma bibliothèque. Le choix des livres qu’elle faisait dans ma bibliothèque témoignait aussi en ma faveur. Elle ne sortait presque jamais. Le soir, après dîner, je la menais tous les jours se promener et nous faisions un tour, nous gardions pendant ces promenades le plus absolu silence, comme toujours. J’essayais cependant de n’avoir pas l’air de ne rien dire et d’être comme en bonne intelligence, mais, comme je l’ai dit, nous