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faisait autant et c’était terriblement intéressant pour moi de deviner : à quoi pense-t-elle au moment présent ?

Je dois le répéter : personne ne sait ce que j’ai souffert et pleuré pendant sa maladie. Mais j’ai pleuré pour moi seul et, ces sanglots, je les ai cachés dans mon cœur, même devant Loukérïa. Je ne pouvais m’imaginer, je ne pouvais supposer qu’elle dût mourir sans avoir rien appris. Et quand le danger eut disparu, quand elle eut recouvré la santé, je me rappelle que je me suis tout à fait et très vite tranquillisé. Bien plus je résolus alors de remettre l’organisation de notre avenir à l’époque la plus éloignée possible et de laisser provisoirement tout en l’état. Oui, il m’arriva quelque chose d’étrange, de particulier (je ne puis le définir autrement) : j’avais vaincu, et la seule