minutes : c’est que je pense à autre chose, je suis en proie à des idées maladives ; j’ai la tête malade. Alors, pourquoi prier ? ce serait péché ! Il est étrange aussi que je ne puisse pas dormir ; au milieu des plus grands chagrins, après les premières grandes secousses, on peut toujours dormir. Les condamnés à mort dorment, dit-on, très profondément, pendant leur dernière nuit. C’est nécessaire, d’ailleurs, c’est naturel ; sans cela les forces leur feraient défaut… Je me suis couché sur ce divan, mais je n’ai pu dormir.
Pendant les six semaines qu’a duré sa maladie, nous l’avons soignée, Loukérïa, une garde expérimentée de l’hôpital, dont je n’ai eu qu’à me louer, et moi. Je n’ai pas ménagé l’argent, je voulais même beaucoup dépenser pour elle ; j’ai payé à Schreder, le docteur que j’ai appelé, dix