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ur toujours ! J’allai au samowar [1] ; il était toujours dans la première pièce et c’était elle qui versait le thé ; je me mis à table et je pris en silence le verre qu’elle me tendit. Je laissai s’écouler cinq minutes avant de la regarder. Elle était affreusement pâle, plus pâle que la veille et elle me regardait. Et soudain….. et soudain….. voyant que je la regardais ainsi…. un sourire pâle glissa sur ses lèvres pâles, une question craintive dans ses yeux….. Elle doute encore, me dis-je, elle se demande : Sait-il, ou ne sait-il pas : a-t-il vu, ou n’a-t-il pas vu ! Je détournai les yeux d’un air indifférent. Après le thé, je sortis, j’allai au marché et j’achetai un lit en fer et un paravent. De retour chez moi, je fis mettre le lit, caché par le paravent, dans la chambre à coucher. Le lit était pour elle, mais je ne lui en parlai pas. Ce lit,

  1. Grosse théière en métal.