Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/263

Cette page n’a pas encore été corrigée

mains et de m’enfuir à toutes jambes.

Elle regarda mes fleurs, sans avoir l’air de se souvenir que j’étais allé les chercher pour elle ; machinalement elle étendit la main, prit mon cadeau, sans même le regarder, et le posa sur le banc, comme si je ne le lui avais donné que pour cela ; puis baissant de nouveau les yeux sur son livre, elle demeura plongée dans une sorte de torpeur.

Devant mon insuccès, je me sentais prêt à fondre en larmes. — Puisse-t-elle garder mon bouquet, — pensais-je, — et ne pas l’oublier !

Accablé, j’allai me coucher sur l’herbe, à quelque distance du banc où elle se trouvait, et, posant ma tête sur mon bras droit replié, je fermai les yeux, simulant le sommeil ; mais j’attendais toujours anxieux sans la quitter du regard…