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d’elle, mais à chaque tentative je sentais le feu me monter au visage.

Tout à coup il me vint une idée lumineuse ; je crus avoir trouvé un moyen ; cette pensée me ranima.

— Voulez-vous que je vous fasse un bouquet ? m’écriai-je d’une voix si joyeuse que madame M*** releva la tête et me regarda fixement.

— Oui, tu peux m’en apporter un, me répondit-elle d’une voix languissante, en souriant à peine et abaissant tout aussitôt les yeux sur son livre.

— Il n’y aura plus de fleurs ici quand l’herbe sera fauchée ! m’écriai-je gaiement. Et je m’élançai dans le taillis pour accomplir mon projet.

J’eus bientôt fait un bouquet tout simple. Sans doute il n’eût pas été digne d’orner sa chambre ; mais comme mon cœur