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ramassé la lettre, madame M*** s’arrêta et d’une voix faible et haletante d’angoisse m’annonça qu’elle se sentait plus mal et qu’elle désirait s’en retourner. En revenant, nous approchions de la grille du jardin, lorsqu’elle s’arrêta de nouveau et sembla réfléchir ; un sourire désespéré passa sur ses lèvres ; elle paraissait tout affaiblie, accablée par sa douleur, et pourtant résignée, passive et muette ; tout à coup elle revint sur ses pas, sans prononcer une parole.

J’étais anxieux, ne sachant que faire. Nous nous acheminâmes, ou pour mieux dire, je l’entraînai vers cet endroit même où, une heure auparavant, j’avais entendu le galop du cheval et la conversation des deux jeunes gens. Là, tout près d’un orme touffu, il y avait un banc taillé dans une énorme pierre et entouré