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sans le quitter des yeux et dans l’espoir que madame M***, s’apercevant de sa perte, reviendrait sur ses pas.

Mais au bout de quelques instants, comme elle ne se retournait pas, je ramassai ma trouvaille, et la serrant dans ma poche, je rattrapai madame M***. Elle était dans la grande allée du jardin et, rêveuse, le regard baissé, marchait rapidement vers la maison.

Que faire ? Je ne savais que résoudre. M’approcher d’elle et lui rendre son enveloppe ? C’était lui prouver que j’avais tout vu, que je savais tout. Dès le premier mot, je me serais trahi. Et ensuite comment aurais-je osé la regarder ? De quel œil me verrait-elle désormais ? Je conservais toujours l’espoir qu’elle s’apercevrait de sa perte et reviendrait en arrière. J’aurais pu, alors, jeter en cachette