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quand je vis accourir à mon secours plusieurs cavaliers.

Les deux premiers me coupèrent le chemin du côté des champs ; les deux autres, au risque de m’écraser les jambes, serrèrent Tancrède de si près, des flancs de leurs chevaux, qu’ils purent enfin le saisir par la bride.

Quelques instants après, nous étions auprès du perron.

On m’enleva de selle tout pâle et respirant à peine. Je tremblais, comme un brin d’herbe agité par le vent ; quant à Tancrède, s’affaissant de tout son poids sur ses jambes de derrière, il se tenait immobile, les sabots profondément enfoncés dans le sol ; un souffle brûlant s’échappait de ses naseaux rouges et fumants ; il était secoué par un frisson comme une feuille morte, stupéfait d’un tel affront et plein