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qui éveillèrent dans mon cœur un tel sentiment d’orgueil et de satisfaction, qu’il me sera à jamais impossible d’oublier cette folie de mon enfance. Le sang me monta à la tête ; je fus assailli par un bourdonnement sourd ; toute ma timidité s’envola. Je ne me connaissais plus. Aujourd’hui que je repasse tout cet épisode dans ma mémoire, il me semble, vraiment, y trouver quelque chose de chevaleresque.

Au reste, ma chevalerie ne dura que quelques minutes : sans cela, mal en eût pris au chevalier. Je ne puis vraiment m’expliquer comment je pus échapper à quelque malheur. Je savais certainement monter à cheval : on m’avait donné des leçons d’équitation ; mais mon poney ressemblait plutôt à un agneau qu’à un cheval. Je suis donc intimement convaincu que