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même ce qui me faisait peur et ce que j’aurais voulu cacher ; mais pourtant il y avait quelque chose qui m’effrayait et qui me faisait trembler comme une feuille morte.

Jusqu’à ce moment, j’avais pu me demander si cela était avouable, digne d’éloges, et si l’on pouvait s’en vanter. Mais, à cette heure, dans mon angoisse et dans mon tourment, je sentais que c’était risible et honteux ! En même temps je comprenais par une sorte d’instinct qu’une telle manière de voir était fausse, cruelle et brutale ; mais j’étais tellement anéanti, j’avais la tête tellement en déroute, que tout raisonnement semblait s’être arrêté dans mon cerveau ; mes pensées étaient complètement brouillées. Je me sentais incapable de lutter contre la moindre idée ; déconcerté, le cœur mortellement