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derrière nous. C’était tout un cortège d’amazones et de cavaliers. Ils accompagnaient ce même N*** qui abandonnait si brusquement notre société. Parmi les dames se trouvait ma belle blonde que M. M*** venait de voir verser des larmes. Selon son habitude, elle riait maintenant comme une enfant, et galopait la tête haute sur un magnifique coursier bai. Toute cette cavalcade nous rejoignit en un instant ; N*** nous ôta son chapeau en passant, mais ne s’arrêta pas et n’adressa pas la parole à madame M***. Le groupe eut bientôt disparu. Je regardai alors ma compagne et j’étouffai un cri de stupeur ; elle était livide, et de grosses larmes jaillissaient de ses yeux. Par hasard nos regards se rencontrèrent : elle rougit et se détourna ; l’inquiétude et le dépit passèrent sur son visage. Comme