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ma tête. Comme j’avais surpris ses larmes et troublé son chagrin, je me considérais presque comme coupable envers elle, et je m’imaginais qu’elle-même devait me regarder d’un œil sévère, me traiter comme un témoin importun de sa douleur.

Mais, grâce à Dieu, il en fut tout différemment : elle ne me remarqua même pas. Elle paraissait distraite, pensive et taciturne, se préoccupant aussi peu de moi que de la répétition ; son esprit était évidemment obsédé par quelque grave souci.

Dès que j’eus rempli mon rôle, je m’esquivai pour changer de vêtements, et, au bout de dix minutes, je revins sur la terrasse. Presque au même instant, madame M*** entrait par une autre porte, et en face de nous apparaissait son prétentieux mari. Il revenait du jardin, où il