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de parler à madame M***, et, effectivement, je ne pouvais m’y décider. Mais un soir, après une journée particulièrement insupportable pour moi, j’étais resté en arrière des autres promeneurs et j’allais m’en retourner, me sentant extrêmement las, quand j’aperçus madame M*** assise sur un banc dans une allée écartée. Seule, la tête penchée sur sa poitrine, elle chiffonnait machinalement son mouchoir et semblait avoir choisi exprès ce lieu désert. La méditation dans laquelle elle était plongée était si profonde qu’elle ne m’entendit pas m’approcher d’elle. Dès qu’elle m’aperçut elle se leva rapidement, se détourna, et je vis qu’elle s’essuyait vivement les yeux. Elle avait pleuré. Mais séchant ses pleurs, elle me sourit et marcha à côté de moi.

Je ne me souviens plus de notre conversation,