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peu convenables de ma malicieuse blonde me rendaient très-malheureux, et me blessaient cruellement. Or, il y avait à ma confusion une autre cause secrète, cause étrange et sotte, que je cachais à tous les yeux et qui me faisait trembler. En y pensant, la tête renversée, blotti dans quelque coin obscur et ignoré, à l’abri de tout regard moqueur et inquisiteur, loin des yeux bleus de quelqu’une de ces écervelées, je suffoquais de crainte et d’agitation ; bref, j’étais amoureux ! Mettons que j’ai dit là une absurdité et que pareille chose ne pouvait m’arriver. Mais alors pourquoi, parmi toutes les personnes dont j’étais entouré, une seule attirait-elle mon attention ? Pourquoi ce plaisir de la suivre du regard, bien qu’il ne fût pas de mon âge d’observer les femmes et de nouer des relations