Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/179

Cette page n’a pas encore été corrigée

surtout par un demi-sourire, où semblaient se refléter les impressions récentes encore des premières années aux joies naïves. Cet ensemble complexe provoquait une telle compassion pour cette femme, que dans les cœurs germait involontairement un sentiment d’ineffable attraction. Bien qu’elle se montrât silencieuse et réservée, il n’était personne d’aussi aimant et d’aussi attentif qu elle, dès qu’on avait besoin de compassion. Il y a des femmes qui sont des Sœurs de charité. On ne peut rien leur cacher, aucune douleur morale du moins ; celui qui souffre a le droit de s’approcher d’elles, plein d’espérance et sans crainte de les importuner ; on ne saurait sonder ce qu’il peut y avoir de patience, d’amour, de pitié et de miséricorde dans certains cœurs de femme. Ces cœurs si purs, souvent blessés,