Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/176

Cette page n’a pas encore été corrigée

Non-seulement il aimait sa femme jusqu’à la faiblesse, mais encore il en faisait son idole. En rien, il ne la gênait. Elle avait de nombreux amis des deux sexes, Mais, étourdie en tout, elle ne se montrait guère difficile dans le choix de son entourage, quoique au fond elle fût beaucoup plus sérieuse qu’on ne pourrait le croire d’après ce que je viens de raconter.

Parmi ses amies, elle aimait et préférait à toute autre une jeune dame, sa parente éloignée, qui se trouvait aussi dans notre société. Entre elles s’était établie une douce et délicate amitié, de celles qui se plaisent souvent à germer entre deux caractères opposés, lorsque l’un est plus austère, plus profond et plus pur, et que l’autre, reconnaissant une supériorité réelle, s’y soumet avec tendresse et modestie, non sans garder le sentiment intime