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le décor de ce buffet qui m’avait impressionné. Voilà ce que je m’étais dit : « Comment en sortirai-je ? Ma sortie ne sera-t-elle pas ridicule ? » J’avais eu peur non pas d’un duel, mais du ridicule….. Ensuite je n’avais plus voulu en démordre. J’avais tourmenté tout le monde, depuis lors, à cause de cela, je ne l’avais épousée que pour la torturer.

En général je parlais presque constamment, comme dans le délire. Elle, elle me prenait les mains et me priait de m’arrêter : « Vous exagérez, disait-elle ; vous vous faites du mal. » Et ses larmes se reprenaient à couler presque par torrents ! Elle me priait toujours de ne pas continuer, de ne pas rappeler ces souvenirs.

Je ne faisais pas attention à ces prières, ou du moins pas assez attention : le printemps ! Boulogne ! Là le soleil, là notre