les sacrifices ; mais nous nous refusons à décider de quoi que ce soit » Et maintenant le peuple abdique ce droit à l’indifférence payé d’un si haut prix !
Il veut encore dire que si l’opinion publique est incapable, il n’y a pas de raison pour que la Révolution et la Commune ne soient pas aussi légitimes que l’agitation en faveur des Slaves.
Comprenez-vous ?… et aucune objection, même la plus forte, aucun fait, même le plus évident, n’arrêtent Lévine et le prince. L’un est un faiseur de paradoxes et l’autre un amour-propre blessé par la supériorité des arguments de Kosnischev.
Et son accusation ne tient pas debout ; elle va contre les faits.
IX
La guerre a été déclarée, l’an passé, à la Turquie, non par la Russie, mais par des princes slaves, le prince Milan de Serbie et le prince Nicolas de Monténégro, qui se sont unis contre les Turcs afin d’en finir avec l’oppression inouïe, la barbarie, la bestialité, le pillage, les violences meurtrières dont souffrent les Slaves de l’empire ottoman, entre autres les Herzégoviniens. Ces derniers ont dû se soulever contre leurs bourreaux. Toute l’Europe connaît ces faits, qui ont frappé le monde d’horreur. On a su que des centaines de milliers d’êtres humains, parmi lesquels des vieillards, des enfants, des femmes enceintes, ont été contraints de s’expatrier et de camper n’importe où, dans les pays voisins, sans pain et sans toits pour s’abriter. Les princes de l’Église ont élevé la voix en faveur de ces malheureux et ont commencé à quêter pour eux. Notre peuple leur envoya son offrande, les fonds