« Exigez la dissolution de l’Assemblée et l’appel au peuple. »
Cette idée de l’appel au peuple attira vers la gauche la plupart des Bonapartistes, qui comptent dans l’assemblée jusqu’à 30 membres. Ces impérialistes avaient d’abord résolu d’agir de la façon suivante : si les royalistes semblaient devoir l’emporter, ils voteraient avec les républicains ; si, au contraire, les républicains avaient l’air d’avoir plus de chances, ils voteraient avec les royalistes. Mais l’idée de l’appel au peuple dont ils ont été les premiers à jouer les a mis du côté des républicains, dont ils se rapprochent, non sans prendre leurs précautions.
Selon les plus récentes dépêches, Mac-Mahon pousse la commission spéciale à en finir le plus vite possible avec ce qui le concerne personnellement. Il semble avoir baissé le ton et se montrer moins entier dans ses exigences. Tout serait pour le mieux si le « brave homme » ne s’était révélé, dans toute cette lamentable comédie des monarchistes, un si piètre et si acharné suiveur de leur politique, et cela aux dépens même de sa dignité. En d’autres circonstances le pays lui aurait peut-être témoigné une confiance plus grande, et c’est une leçon pour le « brave soldat ».
En somme la France donne toujours le spectacle de divisions intestines, et le mécontentement du pays ne fait que croître de jour en jour.