PREMIÈRE PARTIE
L’année passée, le 22 mars au soir, il m’est arrivé quelque chose d’extrêmement singulier. J’avais parcouru la ville toute la journée à la recherche d’un logement. Le mien était humide, j’y avais attrapé une mauvaise toux et j’avais déjà voulu le quitter en automne ; mais la chose avait traîné jusqu’au printemps. J’avais donc cherché toute la journée, sans rien trouver : il me fallait avant tout un logement bien aéré ; il pouvait n’avoir qu’une seule chambre, à la rigueur ; mais elle devait être spacieuse ; en même temps, le loyer devait en être modeste.
J’ai remarqué que dans un logement étroit les idées sont mal à l’aise, et j’ai toujours aimé aller et venir par la chambre en méditant mes nouvelles. Et puisque je parle de mes nouvelles, j’ajouterai que j’ai toujours trouvé plus de charme à les rêver qu’à les écrire. Et pourtant je ne suis pas paresseux. D’où cela peut-il bien venir ?
Dès le matin, je m’étais senti indisposé, et, vers le soir, mon état avait encore empiré : j’avais la fièvre, et comme