à bondir dans la chambre. Sur ces entrefaites, on vous a annoncé : « Retire-toi derrière la cloison, m’a-t-il dit alors en m’apportant une chaise, et reste là sans bouger, quoi que tu entendes ; il se peut que je t’interroge encore. » Puis il a fermé la porte sur moi. Quand on a amené Nicolas, il vous a congédié et m’a ensuite fait sortir : « J’aurai à te questionner encore », a-t-il dit.
— Est-ce qu’il a questionné Nicolas devant toi ?
— Je suis sorti aussitôt après vous, et c’est alors seulement qu’a commencé l’interrogatoire de Nicolas.
Son récit terminé, le bourgeois salua de nouveau jusqu’à terre.
— Pardonnez-moi ma dénonciation et le tort que je vous ai fait.
— Que Dieu te pardonne ! répondit Raskolnikoff.
À ces mots, le bourgeois s’inclina encore, mais seulement jusqu’à la ceinture, puis il se retira d’un pas lent.
« Pas d’inculpations précises, rien que des preuves à deux fins ! » pensa Raskolnikoff renaissant à l’espérance, et il sortit de la chambre.
« À présent nous pouvons encore lutter », se dit-il avec un sourire de colère, tandis qu’il descendait l’escalier. C’était à lui-même qu’il en voulait ; il songeait avec humiliation à sa « pusillanimité ».