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QUATRIÈME PARTIE


I

« Suis-je bien éveillé ? » pensa de nouveau Raskolnikoff, qui considérait d’un œil défiant le visiteur inattendu.

— Svidrigaïloff ? Allons donc, cela ne se peut pas ! dit-il enfin tout haut, n’osant en croire ses oreilles.

Cette exclamation parut ne causer aucune surprise à l’étranger.

— Je suis venu chez vous pour deux raisons : d’abord, je désirais personnellement faire votre connaissance, ayant depuis longtemps entendu beaucoup parler de vous et dans les termes les plus flatteurs ; ensuite, j’espère que vous ne me refuserez peut-être pas votre concours dans une entreprise qui touche directement aux intérêts de votre sœur, Avdotia Romanovna. Seul, sans recommandation, j’aurais peine à être reçu par elle, maintenant qu’elle est prévenue contre moi ; mais, présenté par vous, je présume qu’il en sera autrement.