paysanne vient traire les vaches, et, en regardant par une fente dans une remise voisine de l’étable, elle aperçoit le pauvre diable en train de se pendre : il avait fait un nœud coulant à sa ceinture, avait attaché celle-ci à une solive du plafond et, monté sur un bloc de bois, essayait de passer son cou dans le nœud coulant…
« Aux cris poussés par la femme, les gens accourent : « Ainsi, voilà à quoi tu passes ton temps ? » — « Conduisez-moi, dit-il, à tel bureau de police, j’avouerai tout. »
« On fait droit à sa demande et, avec tous les honneurs dus à son rang, on l’emmène au bureau de police indiqué, c’est-à-dire à celui de notre quartier. Là, commence l’interrogatoire d’usage :
« Qui es-tu ? Quel âge as-tu ? » — « Vingt-deux ans », etc. Demande : « — Pendant que tu travaillais avec Mitréi, vous n’avez vu personne dans l’escalier entre telle et telle heure ? » Réponse : « — Il est peut-être passé des gens, mais nous ne les avons pas remarqués. » — « Et vous n’avez entendu aucun bruit ? » — « Nous n’avons rien entendu de particulier. » — « Mais toi, Nikolaï, as-tu su ce jour-là qu’à telle heure on avait tué et dévalisé telle veuve et sa sœur ? » — « Je n’en savais absolument rien ; j’en ai eu la première nouvelle avant-hier, au cabaret, par Afanase Pavlitch. » — « Et où as-tu pris les boucles d’oreilles ? » — « Je les ai trouvées sur le trottoir. » — « Pourquoi le lendemain n’es-tu pas allé travailler avec Mitréi ? » — « Parce que j’ai fait la noce. » — « Où as-tu fait la noce ? » — « En différents endroits. » — « Pourquoi t’es-tu sauvé de chez Douchkine ? » — « Parce que j’avais peur. » — « De quoi avais-tu peur ? » — « Je craignais de passer en jugement. » — « Comment donc pouvais-tu craindre cela si tu ne te sens coupable de rien ?… »
Eh bien, tu le croiras ou tu ne le croiras pas, Zosimoff, cette question a été posée et littéralement en ces termes-là, je le sais positivement, on m’a fait le compte rendu