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CORRESPONDANCE DE DOSTOÏEVSKI
A son père.
Saint-Pétersbourg, le 23 juillet 1837.
Cher Père,
C'est aujourd'hui samedi et, grâce à Dieu, nous avons le loisir de vous écrire au moins quelques lignes ; car, habituellement, nous sommes occupés constamment. Voilà septembre qui vient, l'époque des examens approche et il nous est impossible de perdre un seul instant pendant la semaine. Nous ne sommes libres que le samedi et le dimanche; c'est-à-dire que, ces jours-là, Coronade Philipovitch ne nous donne pas de leçons; voilà pourquoi nous n'avons trouvé qu'à présent le temps de causer avec vous.
Les mathématiques et les sciences vont convenablement, de même que l'étude de la fortification et de l'artillerie. Le dimanche et le samedi nous dessinons et nous traçons des plans. Coronade Philipovitch s'occupe de chacun de nous presque tous les jours, mais quant à nous deux, il nous fait aussi travailler à part, car de tous ceux qui préparent leurs examens chez lui, nous deux seulement voulons entrer en seconde ; tous les autres se préparent pour la classe inférieure. Coronade Philipovitch compte davantage sur nous deux que sur les huit autres qui se préparent chez lui. Bientôt nous commencerons à apprendre à faire l'exercice avec un sous-officier que Coronade Philipovitch a engagé, et nous en ferons jusqu'à notre admission à l'école, c'est-à-dire jusqu'au mois de décembre. Les examinateurs sont très exigeants pour l'exercice, et on aurait beau tout savoir en perfection, on pourrait fort bien n'être accepté, à cause de l'exercice, que dans les classes inférieures. Par contre, cela pourrait nous servir de bonne note auprès de Son Altesse Michel Pavlovitch.