Page:Dostoïevski - Carnet d’un inconnu 1906.djvu/132

Cette page a été validée par deux contributeurs.

VI

LE BŒUF BLANC ET KAMARINSKI LE PAYSAN

Mais, avant de présenter Foma Fomitch au lecteur, je crois indispensable de dire quelques mots de Falaléi, et d’expliquer ce qu’il y avait de terrible dans le fait qu’il eût dansé la Kamarinskaïa et que Foma l’eût surpris dans cette joyeuse occupation.

Falaléi était orphelin de naissance et filleul de la défunte femme de mon oncle, qui l’aimait beaucoup. Il n’en fallait pas plus à Foma Fomitch. Aussitôt qu’il se fut installé à Stépantchikovo, et qu’il eut réduit mon oncle à sa merci, il prit en haine ce favori. Or, le jeune garçon avait plu à la générale, et il était resté près de ses maîtres, en dépit de la fureur de Foma ; la générale l’avait exigé, et Foma avait dû céder. Mais, bouillant de rancune au souvenir de cette offense, — tout lui était offense, — à chaque occasion propice, il