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GENEVIEVE.


firmament pour s’y nicher comme une nouvelle étoile, les moines qui s’étaient trouvés dans sa chambre au moment de l’injection des remèdes, soupçonnant quelque maléfice nécromancien, avaient arrêté ma pauvre tante, et en l’injuriant et la brutalisant, la menaçaient de l’envoyer au pape et de la faire livrer à l’inquisition pour être brûlée vive comme maudite sorcière… Elle pleurait amèrement, et s’excusait sur ce que ce n’était pas elle qui avait composé les lavemens, ce qui était facile à vérifier. Mais les moines ne sont pas aisés à persuader, encore moins à attendrir, et l’on opinait au moins pour la renfermer à perpétuité dans un cachot souterrain.

Par bonheur pour elle, l’orgueil et le calcul d’intérêt, aussi puissans sur les frocards que la rancune et la vengeance, vinrent à son secours. Les plus politiques d’entre eux ouvrirent l’avis de profiter de cet événement extraordinaire pour confirmer à cette aventure l’air de