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MA TANTE


que le contact douloureux du vase, nous rappelèrent soudain tous deux, monsieur de Lafleur à la prudence, et moi à la raison et au repentir assez tardif, il est vrai, mais du moins encore à temps pour me sauver de plus grand mal. Il est pourtant heureux, me disait-il encore, que vous étiez découverte, ça fait que vos habillemens n’en seront pas gâtés. Je le repoussai vivement, et m’essuyant de ce déluge infect, et me rajustant de mon mieux, je commençais à lui adresser des reproches amers et bien mérités sur son inconséquence et les libertés indécentes qu’il venait de prendre, lorsque ma tante entra furieuse pour partager entre nous deux les apostrophes les plus énergiques.

Sa distribution ne fut pourtant pas égale, car ne pouvant nous sermonner tous deux à la fois au gré de sa colère, elle se contenta d’agir, avec la langue, sur lui qui était le plus coupable, tandis que ses pieds, ses poings et ses ongles marquaient et terminaient toutes ses