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MA TANTE


vait et estimait en nous la profonde et légitime douleur dont nous étions affectées… que le brave citoyen qui venait de payer à la nature le tribut que nous lui devions tous, méritait bien nos regrets et notre reconnaissance… enfin qu’il nous avait laissé des preuves de son amitié et de sa bienveillance, qui, si elles ne pouvaient pas nous consoler tout-à-fait de sa perte, devaient au moins servir d’adoucissement à notre chagrin, et nous rappeler dans tous les temps sa mémoire avec satisfaction.

Alors, voyant que nous approchions de l’île, il nous dit que son devoir l’appelait sur le pont pour ordonner la manœuvre ; que nous restions dans sa chambre, et qu’il reviendrait bientôt nous donner connaissance des dernières volontés du défunt, dont il avait été l’ami.

Nous restâmes embrassées, ma tante et moi, mêlant nos soupirs et nos larmes, et n’étant affectées l’une et l’autre