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MA TANTE


cevoir d’espérances folles, ni ambitieuses, nous pensions au moins pouvoir supposer qu’il nous fournirait les moyens de passer en Corse, pour y rejoindre monsieur Jasmin et la bonne Jeanneton, dont les pirates turcs nous avaient séparées.

La joie de nous voir enfin presque revenues à bon port, et de pouvoir bientôt embrasser ces bons amis de ma tante, nous avait empêchées long-temps de céder au sommeil… A peine commencions-nous à nous y livrer, lorsque nous fûmes réveillées par beaucoup de bruit que nous entendîmes au-dessus de nous. Un mouvement extraordinaire, des allées et des venues continuelles nous firent soupçonner et craindre quelqu’accident. Tout cela paraissait avoir lieu justement dans la chambre de notre malade.

Nous montâmes donc, effrayées d’avance d’un pressentiment douloureux qui m’avait agitée toute la soirée. Nous apprîmes qu’effectivement il avait eu