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GENEVIEVE.

Pénétrées et confuses d’une proposition si avantageuse, mais si éloignée de nos espérances, nous n’eûmes, ma tante et moi, qu’une même façon de lui répondre ; ce fut qu’il ne devait penser qu’à se guérir tout à fait, de le prier de continuer à souffrir et à recevoir nos soins, et, au lieu de vouloir nous faire un sort si au-delà de nos désirs et de notre condition, de nous permettre seulement de le servir, ainsi que la digne épouse qu’il pourrait se choisir, et dont les mérites seraient beaucoup au-dessus des miens.

L’air et le ton de vérité de ce discours uniforme, et qui était plus encore dans nos yeux et dans nos cœurs que sur nos langues, le pénétra. Il nous serra les mains à toutes deux, nous disant : « Mes bonnes amies ! j’ai souffert vos soins, et je vous les demande même encore avec plaisir et intérêt… mais jamais vous ne serez servantes auprès de moi, ni auprès d’une autre femme…