Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.
46
MA TANTE


jours de complimens flatteurs sur ma figure, sur ma taille, enfin sur toute ma personne, m’ayant mis moi-même en très-belle humeur… (qu’on prenne aussi garde à cela ; tous ces jolis moyens-là nous enivrent encore plus que le vin) j’oubliai bientôt la tracasserie que ma tante m’avait faite, et le conseil qu’elle m’avait donné en me quittant, de n’avoir plus de complaisance ; et toute pénétrée des bons procédés de monsieur de Lafleur, je pensais au contraire que je n’en saurais avoir assez pour lui.

Sous prétexte de la chaleur, il m’avait débarrassée de mon fichu, et la blancheur de mon cou et de mes épaules m’avait déjà valu de nouveaux éloges. Ma gorge même, qui commençait à se montrer avantageusement, avait aussi été l’objet de son admiration, et innocemment je le laissais regarder et toucher tout cela, parce qu’en même temps il avait l’attention et l’adresse de me dire, comme ma tante, qu’il ne