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MA TANTE

Cet homme, comme je l’ai dit, n’était point attaché à la religion par des vœux ; fort riche, sans parens et sans emplois, il avait séjourné long-temps à Malte, où il avait lié amitié avec plusieurs chevaliers. Se trouvant maître de ses volontés, de son temps et de sa fortune, et voyant que ses amis montaient une galère pour aller en course, il avait y autant par bravoure que par affection pour eux, voulu être de la partie, et les avait accompagnés comme simple volontaire.

Après le service qu’il m’avait rendu, la curiosité le portant à savoir la cause de l’état où il m’avait trouvée, nous ne pûmes lui refuser le récit de nos aventures. Ma bonne tante le lui fit donc, et ce fut à ce moment que j’appris par quel hasard extraordinaire j’avais eu le bonheur de la revoir.