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MA TANTE


maltaise, et m’ayant déposée dans sa chambre, toute égarée que j’étais encore, mais un peu ranimée par le mouvement, il retourna sur le corsaire aider les chevaliers à exterminer les turcs.

Tous les chefs morts, le reste céda bientôt, d’autant que leur vaisseau ayant reçu plusieurs coups de canon dans le bas, faisait eau de toutes parts, et commençait à s’enfoncer. On n’eut que le temps de décramponner la galère et de transporter d’abord tous les prisonniers français qu’ils avaient faits auparavant, et quelques-uns de ces pirates, que l’on enchaîna, et le corsaire coula à notre vue.

Après cette victoire, tous les chevaliers rentrés à leur bord, et ma tante avec eux, la connaissance m’étant revenue, la bonne Geneviève, qui m’avait déjà revêtue d’un accoutrement de matelot pareil au sien, m’apprit les obligations que j’avais au brave français qui m’avait emportée du milieu des