accouraient pour se renfermer dans
cette chambre, afin d’y pouvoir résister
encore quelques instans… nous voyant
ainsi toutes les deux, ils voulurent
assouvir sur nous une partie de leur fureur,
et se précipitèrent pour nous
égorger… Mais plusieurs chevaliers,
qui les poursuivaient, entrèrent après
eux, et les sabrant, les forcèrent à se
retourner pour se défendre. Ma tante
ayant eu le temps de ramasser une arme,
se joignit encore aux chevaliers pour
combattre ces forbans, et me faisant un
rempart de son corps, elle criait toujours : «
Pour Dieu, sauvez ma nièce,
ma pauvre nièce !… ».
Un des combattans français, mais qui n’était pas chevalier, frappé de ses cris, et m’ayant aperçue ainsi nue et garrottée encore, me prit dans ses bras, et franchissant la chambre à travers les sabres et les poignards, dont même il reçut malheureusement quelques blessures, il m’emporta jusque sur la galère