vaincre ou de périr, et que la même
ardeur animait chacun des combattans,
le carnage fut effroyable des deux
côtés… mais les chevaliers avaient
toujours l’avantage ; d’abord par leur
bravoure extrême ; de plus aussi, parce
que l’équipage turc était déjà fatigué du
combat livré le matin contre notre vaisseau,
et de quelques autres encore
avant, dans lesquels il avait perdu du
monde.
Un matelot de la galère maltaise surtout, qui avait sauté sur le corsaire avec un sabre dans une main et un poignard dans l’autre, fit à lui seul un ravage terrible. Furieux, et comme forcené, il parcourait tout notre vaisseau, criant : « Vengeance ! périssent les maudits turcs » !… Et frappant, renversant et exterminant tous ceux qui paraissaient devant lui, il parvint jusqu’à la chambre où j’étais, en poursuivant le troisième capitaine, qui s’y sauvait en voyant la victoire se décider pour les maltais, déjà presque