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MA TANTE


s’efforça de me faire bien revenir à moi, pour me faire mieux sentir toute l’horreur de mon supplice.

Ces soins cruels avaient eu leur succès… j’avais repris connaissance. Déjà le pieux mortel était aiguisé et affilé, déjà j’étais liée et présentée devant l’instrument fatal… lorsque le turc qui était à la découverte au haut d’un mât, cria fortement, en articulant quelques mots.

Soudain le capitaine en prononça quelques autres, et tous ces forbans acharnés sur moi, laissèrent tomber le pal, les cordes et les outils pour l’enlever… et m’ayant entraînée nue et liée comme j’étais, dans la chambre du capitaine, coururent à leurs armes et se préparèrent au combat.

C’était un vaisseau qu’on apercevait de loin, que la vigie avait signalé, et l’espérance et l’envie de faire une nouvelle prise, avait déterminé ces malheureux