Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/629

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
98
MA TANTE


chaîne faisant encore un tour par-dessus nous, passa à l’entour du cou de ma tante, et s’arrêta, prise sous mon dos par l’autre bout.

La pauvre Geneviève crut que c’était sa dernière heure, et dit son in manus, en me conjurant de lui dire aussi un de profondis ; mais j’en avais aussi besoin qu’elle.

Nous restâmes plusieurs minutes dans cet état d’anéantissement, respirant à peine, et chacune de nous deux croyant l’autre morte, tant l’épouvante nous avait glacées ! »… Enfin, après cet intervalle nous sentîmes un corps tout vêlu, qui, entrant par dessous nos draps, qui avaient d’abord été tout tirés et dérangés, se glissait et s’alongeait entre nous deux.

Oh ! pour le coup, la frayeur nous redonna des forces ; et poussant à-la-fois des cris affreux, nous nous élançâmes toutes les deux hors du lit, en